Jacques Brunet, chez lui à Artigues.

 

Immense peine pour toute une génération de Freinet. La maladie qui le bouffait de l'intérieur, contre laquelle il se battait avec acharnement autant que mépris a eu raison de lui. Jacques c'est Freinet au lycée, c'est BT2, c'est la FIMEM contre vents et marées, c'est le Centenaire de Freinet à l'UNESCO dont il rejoint les deux autres organisateurs qu'ont été Colette et Henri. Mais Jacques avait d'autres vies. Grand maître en pataphysique. Un engagement dans le groupe Oulipo. Jacques, c'est la radio dans son lycée qu'il continue en créant une société autogérée dans son quartier pour arroser les Collines du nord de Bordeaux. C'est l’Écho des Collines, la revue qui prolongeait cette action dans laquelle il a formé des journalistes localiers, allant chercher l'information, non pas dans les agences, mais dans la population, chez le boulanger, l'artisan, bousculant le ronron municipal. C'est la Libre Pensée. Dada et le surréalisme et l'art en général, qui le faisait prendre l'avion déjà âgé pour une exposition à Amsterdam, Barcelone Berlin ou Londres. Une immense culture. Un amoureux du théâtre traversant la France pour un festival ou une simple représentation. D'une génération qui se sentait mal à l'aise en regardant des enseignants le nez dans le guidon se laissant déborder par leur administration et leur routine. Il traversait. Pas un résistant, un combattant d'une force tranquille que rien ne semblait ébranler dans son engagement. Que son dernier combat pour les jeunes immigrés soit poursuivi par ceux qui l'entouraient dans ce travail souterrain qui n'apporte nulle gloire. Gardez vos médailles merdre alors !

Tous les anciens Bordelais que nous avons réunis tous deux en 2014 sont en deuil. Je pense à sa famille, sa sœur, et toutes celles et ceux dont le nom figure sur des bouts de papier et dans ses carnets d'adresses, sans cesse alimentés, d'anonymes, de clandestins, comme de célébrités, sans distinction. Un créateur de réseaux pour pousser à agir.

Impossible de me déplacer, mais je sais que Jacques donnait lui aussi la priorité à l'action dans laquelle il était engagé. Mon prochain travail sera de monter le vidéogramme de son portrait, jamais terminé, que je ne pourrai pas soumettre à son approbation. Pas même pouvoir déranger sa modestie. Un grand émotif.

Adieu camarade.

Michel Mulat


I remember Jacques in many occasions very important for my life and I agree with your words, I met him the first time in Austria at the rydef of Ysper and worked together in the workshop of the Radio Ridef and had a lot of nice and interesting things together , and can I forget the big work we did  for the BTD international, they were big moments for the Freinet pedagogy and our work, all the difficulties were occasion for growing up together, and not forgetting the theatre and evening together in many meeting  .... a great person and it’s all ..... Marta


"Cher Jacques,

A ce stage d animation départementale dans les années 90, j avais tant apprécié ton atelier d écriture d articles de presse! Mais surtout ta présence souriante disponible... 
Un souvenir marquant et chaleureux parmi tant de rencontres fertiles dans le Mouvement Freinet.
Oui, un jour la vie s arrête! Parfois après des combats difficiles!
Quand l appétit de vivre s est nourri de ce qui faisait tellement sens pour soi et les autres, peut-on s en aller en paix et en joie pour tous les partages féconds vécus?
Moi, je garderai de toi le bonheur de t'avoir connu et d avoir prolongé ce que tu m avais appris!
Gratitude!
Patricia, du Rhône

La fine équipe perd peu à peu ses branches maitresses ! Adieu l'ami. Michel.

Terrible et bien triste nouvelle. J'ai peu connun Jacques mais beaucoup apprécié chaque fois que je le rencontrais et échangions. Je soupçonnais bien chez lui une densité intérieure et d'action hors du commun, michel me le confirme tout en l'éclairant. Ma forte compassion pour sa famille, ses proches.
Jacques Jourdanet

C’est un choc énorme de voir disparaître Jacques que j’avais appris à connaître lors de plusieurs RIDEF.
Mon amitié pour lui est immense, nous échangions encore par mèl de temps en temps.
Je m’associe à la grande douleur de tous ses amis.
Josette

Au nom de la CAMEM, je présente mes sincères condoléances à la famille de Jacques, à ses amis et au groupe Freinet français. C'est une grande perte pour nous tous.
Samie 

Pour avoir connu Jacques à l’occasion de la mise au point du fichier Presse à l’école, je le retrouve tout à fait dans le portrait que nous en fait Michel.
Bosseur acharné et camarade aidant. Une rencontre qui éclaire.
Le genre de prof de lycée que l’on souhaite à ses enfants ou petits enfants.
Ma peine est profonde.
JCS

Lire l’annonce du décès de Jacques est déjà une émotion. Revoir en pensée la belle personne qu’il était en est une autre même si je n’ai jamais travaillé avec lui au sein de l’ICEM. Je ne peux oublier qu’il engageait ses actions militantes avec une force tranquille et un magnifique sourire intérieur. Outre ce qu’il a légué à la postérité et qui représente un patrimoine monumental pour l’école et la société, je me considère privilégiée d’avoir pu le côtoyer, m’imprégner de ses valeurs et de son enthousiasme. Merci à lui et à la vie pour ce cadeau.
Monique Ribis

J' ai peu connu personnellement Jacques mais tu as les mots qu' il faut pour lui rendre hommage. Brigitte Mulat

J’avais - comme bien d’autres - initié Jacques Brunet aux techniques Freinet, du moins ce que j’en savais, et  fait connaître le secteur second degré. C’était en 1965, si mes souvenirs sont exacts.
Nous avions alors conduit une correspondance magnétique entre nos deux secondes. 
Ma peine est immense.
Roger Favry

Jacques Brunet, c'est le calme et le sourire, la compétence et l'efficacité dans la discrétion...

Il a porté les rencontres radio d'Avignon,de la Rochelle et de Bordeaux qui ont réuni des dizaines d'enfants et d'adolescents de toute la France...

Il s'enthousiasmait  aux divers spectacles des festivals d'Avignon où il venait régulièrement...

Il participait activement aux différents stages audiovisuels et aux travaux du groupe de travail Paroles, Images et Sons avec Madeleine Guérin...

Sa participation aux  réalisations sonores de la CEL,  des PEMF  et des éditions Frémeaux...était toujours riche et appréciée...

C'est un vrai camarade, c'est un grand monsieur qui s'en est allé...

Georges Bellot


Chagrin. 
Je pense à tes anciens élèves, Jacques, "ancêtre cacochyme"…
Un jour, pour appuyer un projet de BT2 sur les représentations de nos lecteurs, je t'avais demandé l'avis de tes lycéens :
Un groupe s'y était collé, autour d'un micro – rien d'étonnant. 
En arrière plan, la classe bourdonnait, active, tranquille. Le groupe avançait sa discussion, autonome.
Puis, tu es passé voir si tout allait bien : ils n'ont pas coupé le micro.
Votre courte conversation était bouleversante de chaleur, de respect, de confiance.
Voilà. Salut, Jacques,
Annie

Bonjour,

Nous sommes très tristes en Gironde ce lundi : Jacques Brunet nous a quittés hier en fin de matinée. Il était  hospitalisé depuis deux semaines pour une nouvelle intervention d’où il est ressorti très affaibli, sous morphine. Il est parti doucement en écoutant Bartok .

Avec sa disparition, c’est tout l’ICEM qui perd un grand compagnon  : membre actif, depuis le début, de la commission « son », il a aussi été une des chevilles ouvrières de BT2. C'est grâce à sa détermination que le secteur second degré a continué à vivre et à échanger quand la revue La Brèche a cessé de paraître : il a animé une groupe de travail autour d'un petit bulletin de liaison qui a duré une dizaine d'années. Encore cette année, il acceptait de travailler avec le second degré et disait son enthousiasme.

Membre de plusieurs associations, toujours accueillant, discret, toujours positif, il aura beaucoup apporté à plusieurs générations.

Nous pleurons aujourd'hui un ami .

Nous ne connaissons pas encore la date des obsèques, nous vous la ferons savoir dès que la famille nous l’aura communiquée.

Françoise Luc et Catherine Cortesi-Mazurie


Je tiens à m'associer à cet hommage émouvant que rend Michel à Jacques Brunet qui fut l'un des grands "parrains" dans les stages audio-visuels de Pierre Guérin et Gilbert Paris de Jacques
Je me permettrai simplement de rappeler le rôle de mémoire et l'humour discret de Jacques.
Humour que l'on retrouve ici dans la signature du petit commentaire qu'il faisait à propos du rappel de Christian Berthet sur l'enregistrement de Simone Briel: entretien des enfants de sa classe de la Croix Rousse à Lyon en Mai 68

Xavier


Nous aussi, nous nous associons à cet hommage.

Nous sommes très tristes d'apprendre sa disparition. Toutes nos condoléances à sa famille.

Pour nous Jacques était une référence quant à l'écrit sonore et s'il travaillait au Nagra pour les BTsons, il s'était mis aussi au montage par ordinateur avec des conseils donnés dans la BT2 N°77 de Mars 2005.

Bertet


 Je le savais malade mais je ne m'attendais pas à ce qu'il s'en aille aujourd'hui.

Je pensais encore à lui ce matin avant de lire mes messages en préparant une intervention avec l'intention de le contacter pour son expérience de la radio et de la télévisionb scolaires.

Je garderai de lui son humilité et son petit sourire toujours présent qui attestait de son regard toujours du coté de l'humour et du décalage...

Hervé Nunez


J'ai beaucoup de peine en apprenant le décès de Jacques dont j'ai eu la chance

de partager le travail pendant de longues années de bagarres pédagogiques . Il les  menait
avec une tranquille assurance, un courage silencieux et un sens des réalités qui s'appuyait 
sur une culture qui donnait une solidité  à ce que nous entreprenions et qui le justifiait.
Expositions au CRDP en plein coeur de Bordeaux, débats un peu partout mais aussi
participation suivie aux rencontres dans des classes, travailleur inépuisable qui avait une maison 
conçue autour de deux bureaux. Quelle perte pour nous tous !
Jean Dubroca.

Je n’ai malheureusement pas connu Jacques Brunet mais vos messages démontrent bien le remous de peine et de sympathie que son décès soulève!

  Comme le dit si bien Michel Vibert :

La fine équipe perd peu à peu ses branches maitresses!

  Sincères condoléances à la famille et aux collègues qui ont eu le privilège de le côtoyer.

Mariel Ducharme (Canada)


Oui quelle perte!!

(...) grâce à la sortie du  timbre je retrouve des noms de personnes qui ont beaucoup compté pour moi; j'apprends en même temps la disparition de Jacques !

comme vous tous je garde un bon souvenir die lui, discret et humble mais si riche ! et je revois…

  je me souviens du travail qu'il avait réalisé lors du centenaire de Freinet où nous avions reçu à Paris tous ces enfants venus de tous pays .

I l en avait vraiment été l'âme ouvrière et ce n'était pas facile!!( je ne me trompe pas n'est-ce pas?°)

  A TOUS SES PROCHES SES amis du mouvement j'apporte ma sympathie mes pensées mes condoléances

 Denise Le Bars

 Rien à rajouter à ce que dit si bien Georges pour avoir partager certaines de ces aventures.
Oui un ami, l'ami de tous et toutes s'en est allé laissant derrière lui ses archives, nos archives sonores...
Joël Blanchard

Triste nouvelle. Comme tu le soulignes bien Michel, Jacques n'a donc cessé d'être un créateur d'"ouvroirs".
En tant qu'ouvroir, l'Oulipo voulait "délivre(r) l'homme des maladies infantiles du littérateur, et rend(re) à celui-ci la liberté vraie", comme l'écrivait un de ses membres fondateurs Jean Lescure. De la même manière la pédagogie Freinet ne cherche-t-elle pas à délivrer l'enfant ou l'ado des maladies infantiles de la scolastique pour rendre à celui/celle-ci la liberté vraie. Démarche parallèle que Jacques, homme de grande culture et curiosité, a donc conjuguée dans sa pratique professionnelle et citoyenne, comme tu le rappelles si précisément Michel. 
C'est sur sa proposition d'un atelier musique à l'Unesco (pour le centenaire de la naissance de Freinet) que Jean-François Larrouzé et moi-même avons été contactés alors que le secteur n'existait plus. Nous avons eu un plaisir immense et rare d'en accepter l'animation malgré l'enjeu (qui me faisait un peu peur). Un atelier musique qui a réuni dans une même salle un enfant des rues brésilien joueur d'arc musical, des lycéennes hongroises violonistes plutôt virtuoses, une classe française d'enfants déficients, des jeunes Africains aux percussions retentissantes... une véritable polyphonie de sons du monde que nous guidions tout en laissant place à l'improvisation. Avec une capacité d'écoute incroyable. Personnellement je ne suis pas prêt d'oublier ce moment de rencontre internationale. Rien que pour cette rencontre grand merci Jacques ! Et regret de n'avoir pas su prendre plus de temps à converser davantage avec toi lors de rencontres nationales au sein du mouvement.
Patrick Laurenceau, d'Alexandrie

 Merci Michel, Jacques, Jean-Claude, Xavier, Catherine, Annie, Georges, Christian, Hervé, Joël...

Merci Jacques ! (Oui, Hervé, ce sourire mi-espiègle, mi-affectueux...)

Merci au mouvement Freinet de m'avoir nourri de tant d'humanité(s).

Phil


 (...) Comme nous tous, je suis extrêmement triste de la disparition de Jacques !

Henri Peyronie

 C'est lors des stages audiovisuels des années 80 que nous avons eu la chance de côtoyer Jacques Brunet. Il nous impressionnait autant par son inépuisable gentillesse que par la sensibilité hors du commun qu'on sentait frémir dans son attention et sa bienveillance vis à vis de chacun. Ecouter son intervention était un moment précieux et une leçon de modestie et d'humilité. Nous avons eu beaucoup de chance de connaître cette époque où nous pouvions chercher notre pédagogie Freinet auprès de Pierre Guérin, Gilbert Paris, Jacques Brunet et tant d'autres merveilleux camarades qui rendirent notre métier plus passionnant et notre vie plus belle.
Chagrin et immenses remerciements.
Georges et Eliane Hérinx

 J'ai connu Jacques Brunet il y a bien longtemps alors que j'étais  adolescente et un peu renfermée sur moi. J'ai découvert quelqu'un qui ne jugeait pas qui était toujours à l'écoute dans le silence et qui laissait le temps à chacun pour faire son chemin...

Ensuite la radio, on passait à la vitesse supérieure...organiser une émission, des temps de paroles, des thématiques, des interviews, monter un reportage avec un Nagra....Jacques n'était pas "que cette oreille bienveillante", il était aussi le magicien qui nous donne des outils pour dire, echanger, argumenter et le faire de manière raisonnée.
Des personnes comme Jacques sont précieuses, rares, particulièrement dans un monde où la montée des nationalismes ou du populisme montre l'impuissance des individus à échanger les uns avec les autres et à construire une pensée commune. J'espère que dans mes activités, j'essaie de distiller chaque graine de ce que Jacques m'a enseigné : écoute,bienveillance, réflexion, remise en cause, créativité et inventivité....

Il est et restera pour moi une personne de référence à qui je dois beaucoup....

Anne Lise Schmitt


 
 



 Photo 1  ; photo 2 ci-dessous, Jacques à son bureau photographié cette année par l'auteur de son ITV pour l'Echo des collines. Photo 3 à la fleur, une lecture critique d'un manuscrit peu convaincant, à Grasse en 2009. Photo 4 avec Marie Claire dans un groupe de travail sur manuscrit à Paris en 2000.

 

Stage BT2 à Paris en 2002

Jacques à son bureau photographié

pour l'Echo des collines.

Photos Xavier : Challans août 1971 (Stage organisé par Jacques Beau)

A Gars 1996 avec Reine Accoce

A Grasse 1993 avec Colette Hourtolle

Grasse 2009 - Marie-Claire Traverse B2 à Grasse en 2000.
Catégorie : Portraits
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